Tous les jours de ce mois de navigation, nous devons choisir où nous irons nous poser le soir. Et notamment, irons-nous dans une marina ou bien nous mettre à l’ancre dans un mouillage favorable ? Avec un peu d’expérience, maintenant, nous comprenons mieux le mode d’emploi, et nous affinons nos décisions…

mouillagesoir-800x6004 – La beauté des mouillages forains nous séduit tous les jours un peu plus. L’arrivée dans un bras de rivière désert, hors du “waterway” principal, attentifs au sondeur et aux arbres de la rive qui nous protègeront du vent la nuit ; les couleurs du soir qui tombe vite – le soleil se couche à 17 heures trente environ ; les cris des oiseaux qui se disputent les bons endroits où passer la nuit ; le silence immense quand tout dort ; le fourmillement du ciel avant le lever de la lune, loin des lumières de la ville ; le bruissement du courant le long de la chaîne d’ancre et des coques ; l’heure de la renverse où, lentement, le bateau tourne sur son ancre et se retrouve dans l’autre sens, tête sur queue dans le nouveau courant de marée… Ce sont des moments magiques dont nous ne nous lassons pas.

5 – Nous pratiquons aussi les marinas. Il y en a beaucoup le long du chemin, et s’il est conseillé de réserver, nous n’avons pas encore rencontré de difficulté à nous caser. Ce qui nous a surpris, c’est le mode d’emploi : il ne s’agit pas d’arriver, de trouver une place, et de faire son affaire de son amarrage au ponton. Pas question. Quand on est en vue, on appelle par la VHF pour prévenir, et on suit les indications précises qui nous sont données pour nous conduire à la place qui nous est assignée. Là, un ou deux (parfois plus) “deck-hands” vous attendent pour vous prendre vos amarres et vous installer. A part lancer la première amarre, il n’y a pour l’équipage plus grand chose à faire. Il est même malvenu de demander tel ou tel amarrage, et il vaut mieux attendre que tout soit fini pour régler soi-même la façon dont on veut que le bateau soit tenu au quai. Le plus souvent, on vous propose de vous connecter au courant électrique du quai, et il suffit de passer le cable aux équipiers du ponton pour être branché rapidement. Inconvénient ? On ne fait pas ce qu’on veut, sinon en catimini, et il est de bon ton de donner quelques dollars pour le service. Avantage ? De nombreux équipages de seniors plus ou moins agiles peuvent partir à bord de bateaux normalement trop grands pour eux, et vivre, de marina en marina, une vie à bord qui leur serait interdite dans les contextes que nous connaissons en Europe.

6 – Les marinas sont indispensables pour les services qu’elles offrent : fuel quand les réservoirs se vident, “pump-out” du réservoir à “eaux noires” (la cuve des toilettes) quand le besoin s’en fait sentir (si je puis dire), sanitaires pour l’équipage, et connexion wifi plus ou moins réussie. Dans l’idéal, elles sont situées au bord d’une ville, de sorte qu’on peut se balader, découvrir, faire des courses pour compléter le ravitaillement du bord, voire aller au restaurant. En réalité, les marinas de centre ville sont rares, et les villes en question n’ont généralement pas de boulangerie ou de commerce de produits frais. La plupart sont isolées, et le vrai critère de sélection, c’est de savoir si elles offrent un service de “courtesy car” : un prêt de voiture qui permet de parcourir l’arrière-pays et de se re-connecter aux commerces utiles. Ca, c’est le vrai luxe, et ça vaut toutes les douches du monde.