Déjà presque un mois que nous sommes partis, quittant Chesapeake et le chantier où nous avons préparé le bateau, et en route pour passer l’hiver en Floride. Dans un mois – déjà aussi – nous serons en France pour quelques semaines. Ce temps qui passe si vite me pousse à partager quelques premières leçons de notre entreprise…
1 – Nous sommes heureux du choix de notre bateau. Il est à la bonne taille pour nous deux, suffisamment grand pour nos petites personnes et nos petites affaires. Il offre tout l’espace nécessaire pour se déplacer, à l’intérieur comme sur le pont, sans se marcher sur les pieds. Il est ouvert sur l’extérieur, mais à l’intérieur, on peut se mettre dans son coin sans bouder ni être dérangé. Il est facile à manoeuvrer, avec son faible déplacement et ses deux moteurs biern écartés, de quoi tourner sur place sans problème dans les marinas les plus étriquées. Il a une kitchenette tout à fait suffisante, une “salle de bains” étriquée, mais fonctionnelle, un vrai frigo, un vrai générateur, bref, tout le confort souhaitable sans les inconvénients de systèmes compliqués et lourds à entretenir.
2 – Nous savions que tout était ici plus grand qu’en Europe, mais tout est vraiment très grand, très vaste, très étalé. Faire des courses, c’est passer quelquefois des heures en voiture pour aller d’un centre commercial à un autre. S’embarquer dans un bout de rivière qui parait minuscule sur la carte, avec à peine de quoi passer entre les bouées rouges et vertes, c’est en fait naviguer sur la Seine à Rouen. Tous les jours, nous traversons de vastes étendues de rivières et de lagunes qui paraissent vides d’habitants, mis à part de rares maisons et quelques bateaux. La côte et la mer s’interpénêtrent si largement que beaucoup des terres que nous longeons sont des îles, sans route ni pont pour les relier au “continent”.
3 – La langue, ça n’est pas gagné. Pourtant, nous faisons partie de ceux qui parlent correctement l’anglais. Nous sommes allés plusieurs fois en Angleterre et aux Etats-Unis dans le passé, nous lisons des livres en anglais… Quand il s’agit d’avoir un conversation en petit comité, dans un endroit pas trop bruyant, avec des personnes qui sont attentives à se faire comprendre, tout va bien. Quand il s’agit de palabrer avec les ouvriers du chantier sur les réparations à faire, passe encore. Mais la serveuse qui tente une blague dans un restaurant animé, l’échange capté au passage entre deux vieux potes dans la rue, nous n’y sommes pas encore. Le pire, c’est peut-être les Coasts Guards à la radio, qui répètent à toute vitesse les alertes sur les troncs d’arbre à la dérive, en changeant d’accent d’un jour à l’autre. Y arriverons-nous un jour ?