La courte fenêtre météo est confirmée pour un départ vendredi, une traversée de nuit et une arrivée samedi matin de l’autre côté du Golfe.

Sur les bateaux, les équipages se préparent au départ. Nous révisons une dernière fois les procédures de veille et de communication avec notre « buddy boat » car on ne s’engage pas dans le Golfe du Mexique à la légère.

Nous quittons Carabelle à 13 heures.

Nous naviguons sous pilote automatique mais nous restons vigilants à notre route et à celle des autres bateaux dont nous suivons les feux de navigation dans l’obscurité. Aidés par la douceur de la nuit, nous conduisons depuis le poste de pilotage extérieur du flybridge.

Nous nous relayons à la barre. Des périodes de calme alternent avec d’autres plus agitées, avec des vagues plus formées et plus courtes. Jacques modifie la route en fonction du vent et de l’état de la mer. Je m’octroie deux heures de sommeil mais Jacques ne fermera pas l’oeil de la traversée.

Avec l’aube, nous approchons de la côte. Nous faisons route à l’Est. Une dernière épreuve consiste à repérer, dans la lumière du soleil qui se lève, les « crab pots » posés par les pêcheurs et à les éviter.

Samedi 11 heures, nous quittons les eaux du Golfe et entrons dans l’Intracostale. Encore une vingtaine de milles et nous retrouvons la bouée 14 et l’île aux palmiers de notre départ, il y a quelques neuf mois, le 7 février 2017 exactement.

Nous avons bouclé notre Loop. Nous sommes fatigués mais fiers, heureux de notre périple mais un peu tristes aussi.

Une douche, une courte sieste et nous retrouvons nos amis Lynn et Mark qui nous attendent depuis neuf jours pour célébrer avec nous la fin de notre Loop. Lynn et Mark font partie de ces très belles rencontres que nous avons faites en chemin. Pendant le dîner, nous échangeons les invitations, eux dans leur maison du Colorado, nous en Bretagne. Devant un dîner de poissons et fruits de mer, nous leur vantons les huîtres de Cancale et les coquilles Saint-Jacques de la Manche. Nous demandons au serveur d’immortaliser ce moment et la photo est floue. Tant pis !

Nous partageons nos confidences, combien le Loop nous a transformés, individuellement et ensemble. Comment cette année de vie à deux sur le bateau nous a appris à mieux nous connaître, à être davantage bienveillants à nos petits travers mais à accepter de travailler à les changer aussi.

Avec eux, nous rêvons à nos prochains bateaux et aux destinations possibles comme les Bahamas ou le Pacifique Nord-Ouest.

Pour le moment, nous allons conduire Magic sur la côte Est de la Floride car nous avons décidé de le mettre en vente. Puis nous allons rentrer en France courant janvier, consulter nos médecins favoris et surtout revoir familles et amis. Et bien sûr, travailler à mettre sur pied notre prochain projet de grande navigation.

P.S. Grâce à la photo d’ouverture de ce post, nos fidèles lecteurs pourront apprécier nos progrès dans le maniement de la perche à selfies !