Nous avons avalé la fin des rivières à toute vitesse, en direction du sud et du Golfe du Mexique. Le style des bateaux de croisière rencontrés annonçait bien que nous approchions, mais sur les fleuves, l’automne était installé, les paysages ne changeaient plus, il faisait froid… Finalement, nous avons atteint Mobile, Alabama, et là tout a changé.

Les dauphins nous ont accueillent dans la baie. Les pontons sont à nouveau bordés de palmiers. Enfin nous retrouvons les grandes marinas qui poussent sous les viaducs. Les voiliers retrouvent les mâts qu’ils ont confiés à des camions pour descendre les rivières.

Mobile, première capitale de la Louisiane, a des airs de Nouvelle Orléans, et a su conserver les grands chênes qui protègent les maisons basses du soleil.

Deux ou trois jours de repos (ce qui veut dire de lessives, nettoyages, bricolages, courses…) permettent de croiser plein de bateaux connus. Beaucoup ont des petits – ou gros – malheurs, et le chantier a bien du travail. Nous échangeons des nouvelles de ceux qui sont devant ou derrière. Et surtout, tout le monde réfléchit au dernier plat de résistance : la traversée du Golfe. Des alliances se nouent pour faire la route à plusieurs, les plus expérimentés offrent leurs conseils. Pour tous, ce sera la météo qui décidera…