Chicago : grande escale. Le Lac Michigan, commencé dans le mauvais temps et les petites villes sans grand relief, se termine par la découverte – pour moi en tout cas, et le souvenir pour Nelly – d’une grande cité vivante, pleine de découvertes, avec des espaces privilégiés pour les piétons que nous sommes.
Le mouillage sur bouées organisé dans l’avant-port nous offre une vue imprenable de la “skyline” dont nous ne nous lassons pas. Une navette en chaloupes – comme à Dinard ! – permet aux occupants des bateaux de débarquer en ville à la demande, et de rentrer chez soi promenades ou courses faites.
Depuis presque un an, nous avions un peu perdu l’habitude de la grande ville, avec ses trottoirs encombrés, ses jeunes cadres pressés tous habillés pareils, ses rues bruyantes où le soleil a disparu. Mais quel luxe de trouver toutes ces ressources à portée de main !
Nous en avons profité pour faire des kilomètres, manger des pizzas à la mode Chicago, faire une croisière orientée “architecture” sur la Chicago River, et acheter enfin une “tirette” à roulettes pour trimballer nos courses jusqu’au bateau. Enorme progrès.
Quand le vent a tourné et poussé les vagues dans le port au point de nous réveiller la nuit, nous avons changé de marina. C’est un peu plus loin du centre, mais la vue est toujours belle. Surtout, nous avons continué nos balades. Et quel plaisir de parcourir cet immense front de lac, aménagé de parcs et de circulations douces où piétons, joggers, et vélos ont toute la place pour profiter du grand air, dans un cadre magnifique.
Nous allons quand même devoir partir. Pour nous rapprocher de l’entrée de la rivière Calumet, nous changeons encore de marina, et nous nous arrêtons 24 heures à Hammond, au sud de Chicago. Principal intérêt : c’est un point de passage traditionnel des loopeurs, et nous retrouvons Ken et Linda, que nous n’avions pas vus depuis 8 mois ! Mike et Lynn, que nous avons perdus de vue depuis le Canada, sont aussi annoncés. En attendant, nous allons faire la tournée des pontons pour chercher, peut-être, un bateau de compagnie pour négocier à plusieurs les premières ouvertures de ponts et d’écluses.
J’oubliais : Hammond, c’est pas grand chose, et tout est au diable, sauf un énorme bunker gréco-romain, au bord de la marina. Cet énorme machin abrite un casino. Je pense qu’il va falloir y jeter un coup d’oeil !
Notre nouvelle étape va nous conduire pratiquement jusqu’au Golfe du Mexique, sur les rivières de l’intérieur – Illinois, Mississipi, Ohio, Cumberland, Tennessee… Nous ne faisons pas de plan précis, d’autant que les nouvelles font état d’écluses en panne et de tronçons de rivière fermés par des barges plantées sur les hauts-fonds. Mais nous sommes tout à fait dans les temps pour laisser l’hiver derrière nous, et atteindre la Floride quand les ouragans auront disparu.
C’est parti, c’est pour demain… ou après-demain ?