Tout le monde nous l’a dit : l’été a été pourri. Pluvieux, venteux, imprévisible… En progressant vers le Sud, nous pouvons en témoigner – même si nous ne pouvons pas dire ce qu’il en est d’habitude.

Nous avons eu quelques belles journées. De beaux paysages, des haltes tranquilles, la rencontre inattendue avec une exposition de bateaux à moteur de collection.

Mais le plus souvent, le temps a été maussade et frais. Il a fallu faire le tour des orages, ou attendre que le vent tourne du bon côté. Il a fallu passer des heures à dépouiller les prévisions météo, qui n’étaient pas souvent d’accord entre elles, et nous obligeaient à faire des paris osés. D’ailleurs, les vents changeants, les houles lointaines ont rendu le résultat parfois un peu trop agité pour notre petit confort…

 

Quand les conditions ne nous plaisaient pas, nous avons choisi de rester au port, parfois plusieurs jours de suite. Ces attentes sont bienvenues, car elles permettent de s’occuper de l’intendance, de rattraper les retards de lecture, de trouver – en tout cas de chercher -un bon restaurant. Les ports sont parfois assez déserts, les centres-villes assez mornes, et les épiceries impossibles à atteindre sans voiture. Mais c’est quand même, chaque fois, une découverte, et de nouvelles têtes à rencontrer.

Aujourd’hui, il nous reste 30 milles – une petite journée – pour atteindre Chicago. Mais nous avons retenu une dernière escale avant de clore notre tronçon “Grands Lacs” : Waukeegan. Son principal atoût est d’avoir un chantier avec un mécanicien Yanmar qui va faire le service périodique de nos moteurs, et nous aider à éclaircir les facéties d’une pompe à huile qui me soucie. Je préfèrerais y voir plus clair, préventivement, avant de m’engager sur les rivières. Nous en profitons pour changer la pompe à eau, finaliser notre nouvelle cartographie sur le flybridge, et… nourrir notre blog.

A quand Chicago ? Nous verrons bien. Nous comptons y rester quelques jours, pour visiter à loisir. De toute façon, il n’y a pas d’urgence à repartir : les loopeurs en avance sur nous sont bloqués par des écluses en panne, les cyclones menacent d’étendre leur influence jusqu’au Kentucky, et nous voulons voir les couleurs de l’automne dans le Tennessee. Donc tout va bien.