…environ, dans la Baie Georgienne, la côte Nord Est du lac Huron. Plus ou moins quelques milliers, je suppose, selon le niveau d’eau dans la Baie, selon la différence entre une île et un caillou, etc. Elles sont si nombreuses qu’elles n’ont pas toutes un nom.
Quelquefois elles portent un numéro, quelquefois elles n’ont pour elles qu’un dessin sur la carte. Mais pour les autres îles, pour les caps et les baies, pour les rochers identifiés, il a fallu des trésors d’imagination, ou des histoires sans doute aujourd’hui perdues (Twin Sisters, Killbear, Consolation). Des mémoires indiennes (Puswawa, Opechee, Shawanaga Landing), des souvenirs français (Pointe au Baril, Bien Venue, Sans Souci, Beausoleil), des hésitations (Blanche Point et White Island), des prénoms (Johny Rock, Amy Island, ou encore Maryrose), des noms de fruits (Raspberry Island, Blackberry), des personnages disparus (qui était H. A. Gray ? Qui est enterré à Grave Island ?). Il y a bien sûr de la religion (Pentecost Island), des arbres (Isle of Pines, Elm Tree Island), des animaux (Pig Island, Loon Bay). Il y a enfin les noms faute-de_mieux, Pleasant Island, The Pancakes, Savage Rocks, One Mile, Two Mile, Three Mile, Four Mile, etc…
Selon la légende, il était une fois un dieu Héron nommé Kitchikenawa. Comme il était mal embouché et violent, ses collègues dieux décidèrent qu’il lui fallait une épouse. Ils rassemblèrent les plus jolies filles de la région, et les présentèrent à Kitchikenawa. Celui-ci tomba immédiatement amoureux de la belle Wanakita, et la demanda en mariage. Mais Wakanita lui répondit un non résolu, parce qu’elle était déjà fiancée à un guerrier de sa tribu. Kitchikenawa fut si furieux de ce refus qu’il prit de son immense main une poignée de terre de la montagne et la lança violemment dans l’eau, ce qui donna naissance aux 30000 îles. La marque de ses 5 doigts est encore visible grace aux 5 baies du Nord : Midland Bay, Penetang Bay, Hog Bay, Sturgeon Bay et Matchedash Bay.
Les paysages sont extraordinaires – même si mes photos ne leur rendent pas justice – et les mouillages sauvages sont possibles à chaque détour de caillou.
De détour en détour, nous progressons vers Spanish pour y retrouver Victor : il vient passer quelques jours avec nous, et nous aurons encore 5 ou 10000 îles à lui faire visiter dans le North Channel !