Le Lac Champlain est de toute beauté. Il s’étire, tout en longueur, entre l’Etat de New York et le Vermont, et jusqu’au Québec, sur 200 km, et offre aux plaisanciers des dizaines de coins et recoins à visiter, de jolis mouillages où s’arrêter pour déjeuner, ou pour passer la nuit. A la belle saison, c’est le rendez-vous des bateaux qui entendent bien profiter du soleil et de l’eau plutôt claire, tant qu’il est temps. Parce que la saison est courte, et pour nous, elle a du mal à démarrer.

Au début, nous avons retrouvé le plaisir des mouillages abrités et déserts : nous en profitons pour petit-déjeuner longuement, pour faire la revue de presse et discuter politique ; nous avançons nos lectures et ré-écoutons nos musiques préférées ; nous faisons les grands nettoyages et les petits bricolages qui s’ajoutent à nos listes au fur et à mesure que nous barrons ceux qui ont été faits.

 

Avec beaucoup de plaisir, nous avons fait – un peu – la connaissance du Vermont, l’Etat de Bernie Sanders. Burlington, dont il a été maire, nous a donné l’impression, pour la première fois, que nous pourrions vivre là plus longtemps : des bistrots, une vraie rue piétonne, une marina en centre ville, des magasins de bricolage qu’on peut atteindre à pied… Surprise : nous sommes tombés dans la semaine du festival de Jazz.

Mais à peu d’exceptions près, le mauvais temps ne nous quitte pas depuis 10 jours. Il pleut la nuit, il pleut le matin, il pleut quand nous naviguons et quand nous restons tranquilles. Le vent vient du Nord et apporte de la pluie. Il fait 15° dans le bateau. Il tourne au Sud et apporte aussi de la pluie. Il fait toujours 15° au plus chaud de la journée. La météo hésite entre “averses probables” et “averses certaines”. Nous ne pouvons même plus utiliser le BBQ, sauf à préparer le dîner en ciré ! Et les moustiques locaux doivent être habitués, parce qu’ils passent au travers des gouttes, et nous guettent sans vergogne.


Alors, avancer plus vite ? Ca ne servirait à rien : la pluie arrose aussi le Québec, le Saint Laurent est en alerte de hautes eaux, les canaux n’ouvrent que progressivement, bref, mieux vaut prendre son mal en patience. Demain, il semble que nous verrons le soleil. Après-demain, passage de la frontière – en français – et en route pour Saint-Jean-sur-Richelieu, et le Canal Chambly qui nous mènera au Saint-Laurent.

Pourvu que l’été arrive !