Voici une image de nos activités du dernier week-end. Nelly en pleine exploration des fonds mystérieux, et largement inacessibles, qui communiquent plus ou moins sous le salon, les toilettes, la douche, et le “coqueron” avant, c’est à dire le coffre qui occupe toute la partie avant de la coque tribord, adossé à la cloison de la douche. Quelle est l’idée ?
Reprenons depuis le début : il y a d’abord le réservoir d’eau douce. L’eau douce est consommée à la cuisine et dans la douche, et le réservoir est rempli à quai quand nous sommes dans une marina. Dès que nous sommes plusieurs jours de suite au mouillage, il faut surveiller le niveau dans ce réservoir, pour ne pas venir à manquer. C’est à ça que sert la jauge. Elle est assez grossière, avec seulement 4 niveaux : “”Empty (il en reste un peu), “Low” (moins de la moitié environ), “Mid” (la moitié et plus), et “Full” (on est loin du remplissage total, mais ça va bientôt déborder sur le pont si on continue à remplir trop longtemps).
Il y a ensuite le réservoir d’eaux noires, celles qui sortent des toilettes et sont stockées jusqu’au prochain “pump-out” : dans les marinas, ou quelquefois par l’intermédiaire de bateaux-popo spécialisés, on peut brancher une grosse pompe sur une ouverture sur le pont, et le contenu du réservoir est aspiré… jusqu’à la prochaine occasion.
Vous imaginez bien qu’il faut, là aussi, surveiller les niveaux. C’est une autre jauge, mais la même vague précision. C’est là que le piège s’est refermé : à force d’occasions de pump-out ratées, nous nous sommes retrouvés avec un niveau “Mid” depuis quelques jours, et soudainement la jauge a affiché “Full”. Alerte générale, consignes de sécurité, appel au préposé compétent de la marina… Mais, faiblesse humaine, une dernière urgence, comptant sur le fait que Full voulait dire – comme pour l’eau : “Il va falloir bientôt faire quelque chose”.
Erreur ! La dernière goutte a fait déborder le vase, et un liquide indéfinissable s’est répandu dans les fonds du coqueron avant, celui qui contient le fameux réservoir d’eaux noires, tandis qu’une odeur parfaitement définie envahissait les toilettes, et débordait dans le salon.
Il a fallu nettoyer tout ça à l’éponge et au seau, désinfecter à grands coups d’un équivalent d’eau de Javel, mais “green”, aérer et aérer encore, pschitter du désodorisant type forêt printanière… et Nelly a mis à contribution ses genoux valides et son petit gabarit pour vérifier tous les recoins où le débordement avait pu faire des dégâts.
Bref, joyeux week-end. Aujourd’hui, tout va bien, la situation est totalement assainie, le bateau sent la rose, les fonds sont secs, et nous avons appris à ne plus prendre de risque avec la jauge. Quand même, il y a des apprentissages un peu rudes !