Non, ce n’est pas le joli nom français de cette petite ville ni les critiques élogieuses de la marina qui nous ont fait arriver à l’Eau Gallie Yacht Basin.
Nous y sommes venus par hasard parce que le mouillage prévu n’était pas au rendez-vous, trop venteux et mal abrité.
Nous sommes arrivés un jeudi et au fil des jours et des rencontres, nous avons fini par rester une semaine.
Le jeudi, nous avons été séduits par la petite ville d’Eau Gallie.
Le vendredi, comme la météo était mauvaise et la marina pas chère du tout, on a décidé de rester jusqu’au lundi et de réparer, une bonne fois, le moteur hors-bord de l’annexe.
Depuis le début de notre périple, il n’avait jamais bien marché, refusant de démarrer ou s’arrêtant en route. Jacques avait même du revenir à la rame d’une petite virée d’exploration.
Jacques a fait appel à un mécanicien qu’on lui avait conseillé. En attendant le mécanicien, nous avons décidé de recoller le joint du capot.
Dans le centre ville d’Eau Gallie, à distance raisonnable à pied de la marina, il n’y a ni boulangerie, ni épicerie. Il y a une micro-brasserie, une boutique de tartes artisanales, une école de ballets, une école d’instruments à vents, d’innombrables galeries d’art et une droguerie.
ACE – c’est le nom de la chaîne, et donc du magasin – vend tout ce qu’il faut à un bon marinier. Outre la colle pour le capot du moteur hors bord, nous y avons trouvé de l’huile minérale pour lubrifier la pompe d’évacuation des toilettes – encore une histoire de pompe -, des ampoules, du « pumpkin butter » à étaler sur les tartines le matin et mes glaces préférées, les Klondike bars de ma jeunesse.
Le capot recollé, on a attendu l’appel du mécanicien mais c’était le week end et celui-ci n’a pas donné signe de vie.
Alors, au hasard d’un ponton, Jacques a parlé du moteur hors-bord à Dave, le “dockmaster” bénévole de la marina. Justement Dave s’y connaît en moteur Mercury, il en a un lui-aussi. Dave a conseillé de démonter le moteur pour le nettoyer à fond. Je ne sais plus comment Xavier est arrivé dans la conversation. Xavier Gautier – encore un nom français – a 28 ans. Il est pilote chez American Airlines. Natif de Porto Rico, il habite à la marina sur un voilier de 26 pieds. Surtout, Xavier est le champion des moteurs hors bord. Alors comme c’était dimanche et qu’il n’avait rien à faire, il a montré à Jacques comment démonter et nettoyer le carburateur.
Mais le moteur a continué à tousser. Alors, ils s’y sont remis le lundi et ils ont changé les bougies. Et le moteur toussait toujours. Il a fallu changer le filtre et le mardi, on est allé en voiture avec Xavier en acheter un neuf. Mais le filtre encrassé avait sali le carburateur. Alors ils ont re-démonté et re-nettoyé le carburateur.
Le mécanicin a enfin appelé : Jacques lui a expliqué la situation et le mécanicien a dit qu’il il fallait toujours commencer par changer le filtre puis les bougies et ensuite nettoyer le carburateur. Ca tombait bien, c’est ce qu’ils avaient fait, mais dans le désordre !
Entretemps, on avait invité Xavier à dîner, notre première invitation à bord. Un vrai dîner à la française, bien arrosé de vin californien.
Et le moteur hors-bord ? – me direz-vous. Il tournait comme un papillon. Du coup, on a emmené Xavier faire du surfboard sur foil. C’était la première fois qu’il était tracté par un bateau à moteur et il n’est pas tombé une seule fois. Bravo Xavier !
A l’Eau Gallie Yacht Basin, 14 personnes habitent à l’année sur leur bateau. Ils forment une communauté chaleureuse où l’entraide est la monnaie du bord. Plus d’un nous a conviés à se joindre à lui pour aller, en voiture, faire des courses. Tous les mercredis soirs, ils organisent un “potluck”, un repas en forme d’auberge espagnole où chacun apporte un plat. Alors, comme la 7ème nuit était gratuite et qu’on ne voulait pas râter le “potluck”, on est resté le mercredi. On a apporté un dessert, une compote de pommes à la cannelle, faite maison évidemment.
On a quitté l’Eau Gallie Yacht Basin jeudi matin accompagnés de dauphins venus jouer dans l’étrave de Magic.
A bientôt, Eau Gallie. Promis, on reviendra au printemps prochain.
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