Il y a quelques jours, je faisais une liste de choses apprises, et je terminais en disant que nous ne comprendrons pas tout. Je peux en dire un peu plus en citant quelques sujets qui reviennent fréquemment à bord, sur lesquels nous aimerions trouver de bonnes réponses, et qui nous résistent jusqu’à maintenant…
1 – Recevoir : nous avons des appels du pied, de la part de famille et amis, pour venir passer une semaine avec nous, si possible pendant l’hiver français et pendant que nous serons au soleil. Et nous voulons nous organiser pour recevoir ces invités, et leur faire partager notre nouveau mode de vie. Mais c’est une affaire compliquée. Les invités ont besoin de dates fixes et de d’aéroports fixes pour nous rejoindre. De notre côté, les dates fixes sont difficiles à prévoir, et difficiles à respecter. Quand aux points fixes, par essence, nous bougeons et nous sommes difficiles à attraper.
2 – Rencontrer : nous avons fait la connaissance de gens de bateau, le plus souvent américains, tout au long du chemin. 
Bu un pot, partagé un dîner, échangé sur nos pays respectifs, glâné des conseils sur notre future route. De quoi nous donner envie de les revoir, de mieux faire connaissance. Mais dès le lendemain, chacun s’en va son chemin, et très vite, retrouver une occasion de s’arrêter le même jour au même endroit devient très hasardeux. Pourrons-nous développer des relations plus durables avec certains, et comment ?
3 – Apprendre : nous ne savons pas comment faire pour en savoir plus sur les régions que nous traversons, les gens qui habitent ces villes que nous passons si rapidement. Il faudrait lire le journal, mais lequel ? Internet, certes, mais il y a beaucoup de brouhaha et de superficiel, et avec nos faibles connexions, comment faire le tri ? Certaines marinas permettent de se brancher à la télévision par câble : nous avons un écran de télévision, nous avons acheté un câble, mais nous n’avons pas encore essayé. Il y a sûrement de quoi en apprendre beaucoup, mais au prix de quel abrutissement ?
4 – Garder le fil : nous gardons le contact avec les nouvelles de France et d’Europe. Mais elles nous paraissent affligeantes. Toujours pareil, et jamais dans le bon sens. Nous avons espéré aller vers une certaine idée du progrès, mais le progrès n’est plus ce qu’il était. Le nôtre en tout cas. 
C’est aussi pour cela que nous avons fait le choix de prendre de la distance. A quoi cela peut-il nous servir, nous intéresser, nous mobiliser, nous enthousiasmer, de suivre la primaire de la droite ? Et qu’attendre de la future primaire de la gauche ? Sommes-nous encore concernés ?
5 – Sous les ponts… Une question plus drôle : 
pourquoi tant de marinas sont-elles construites quasiment sous les ponts d’autoroute ? Nous aurions pensé qu’il serait plus agréable d’être entouré d’arbres et de profiter de soirées paisibles. Est-ce pour jouir du bruit des camions toute la nuit ? Ou parce que ça coûte moins cher de construire les routes d’accès ? Mystère, mais l’enquête se poursuit…
6 – Un monde de ventouses : pour clôre en beauté cette liste de questions, je signale que les toilettes publiques offrent presque systématiquement, à côté du balai habituel, voire en remplacement du fameux balai, une grosse ventouse. 
La ventouse classique pour déboucher les conduits bouchés. Est-ce que les tuyaux sont vieux et encrassés ? Est-ce que les productions locales sont si abondantes qu’elles dépassent la capacité normale du système ? Est-ce qu’une multinationale de la ventouse a réussi à imposer son engin à toutes les toilettes publiques ? Il faut continuer à creuser la question, peut-être en comparant la situation des toilettes privées ? Mais il faut trouver les occasions. A suivre…